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Côme Berbain (RATP) : « La RATP a un rôle qui va au-delà du simple opérateur de transport »

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Au groupe RATP, l’innovation fait partie intégrante de l’ADN de l’entreprise. Bus autonome, maintenance prédictive, intelligence artificielle… Les projets sont nombreux et s’articulent autour d’un seul et même objectif : rendre la ville meilleure. Entretien avec Côme Berbain, directeur de l’innovation du groupe RATP.

Quelle est la stratégie d’innovation au sein de la RATP ? Vos projets ?

Côme Berbain, Directeur de l’Innovation du groupe RATP

L’innovation au groupe RATP est très vaste et regroupe plus de 180 projets actuellement. Nous les avons structurés autour de 4 axes : l’innovation pour la vie du voyageur, les process en tant qu’acteur d’activité industrielle, la décarbonisation des mobilités des villes et la construction de futurs services pour les villes.

Côté projets, nous travaillons actuellement sur un système de traduction instantanée grâce à l’intelligence artificielle dans les métros. En cas d’incident ou de situation exceptionnelle, il est possible de traduire instantanément un message en plusieurs langues et de le diffuser dans la station. On s’intéresse également à la désorientation temporelle. Nous avons observé que de nombreux voyageurs sont parfois perdus. Nous souhaitons résoudre ce problème et réduire ce sentiment grâce aux neurosciences en travaillant sur plusieurs axes, dont la signalétique. Pour la partie industrielle, nous misons sur la maintenance prédictive, notamment avec le développement de robots et exosquelettes pour aider les mainteneurs/techniciens dans des zones exiguës ou confinées.

En parallèle, la décarbonation et la ville du futur font partie de nos priorités. Nous travaillons sur de nombreux chantiers en Ile-de-France, dont l’électrification de notre flotte de bus et le biogaz. L’hydrogène sera assurément un élément clé pour le futur de la mobilité sur le réseau bus. Pour la ville du futur, l’autonomisation de la mobilité et la question de résilience des métropoles et des infrastructures, par rapport au changement climatique, sont de vraies problématiques. Les usages de la ville évoluent et ce n’est pas uniquement lié à la crise sanitaire. Il nous faut voir au-delà. L’enjeu du réchauffement climatique est réel et il va demander de l’adaptation, notamment sur tout ce qui touche aux infrastructures. Nous devons également mesurer les usages réels et accompagner les villes dans la réorganisation de l’espace public.

Comment imaginez-vous la ville de demain ? Peut-on parler de smart city ?

La ville du futur est une ville qui doit avoir 3 caractéristiques : durable, inclusive et apaisée. Le groupe RATP a un rôle qui va au-delà du simple opérateur de transport. Nous avons développé d’autres compétences et expertises, notamment dans le domaine de l’énergie où nous avons appris à faire de l’immobilier et nous sommes un acteur important dans le domaine de l’innovation technologique. Notre ambition est d’utiliser tous ces savoirs-faire pour construire une ville décarbonée, inclusive et apaisée. Cela va se construire projet par projet. Il faut modifier la «forme» de la ville en profondeur, mais chez nous nous n’aimons pas vraiment le terme de smart city. Le vrai sujet, est de rendre les villes plus intelligentes et c’est dans cette logique-là qu’il faut que l’on soit capable d’utiliser nos compétences pour y parvenir. Rendre la ville meilleure, plus agréable.

Quid de l’autonomisation des mobilités au sein de votre réseau de transport ?

L’autonomisation a débuté il a déjà plusieurs années avec une première navette à Vincennes au bout de la ligne 1. Désormais, cette navette qui reliait la ligne de métro au Parc Floral est capable d’effectuer un trajet de 6km entre la Mairie et la Porte jaune. Nous faisons également de nombreuses expérimentations hors Ile-de-France, dans des environnements ouverts qui se sont avérés satisfaisants. A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, nous souhaitons développer un système de navette autonome sous forme de transport à la demande qui déplacerait les voyageurs à la gare RER dans un périmètre de 1,5km. Le point de pickup sera fixe et vous pourrez réserver votre place à bord de la navette via une application. Elle viendra alors vous chercher s’il y a une demande.

Ce que nous observons avec l’autonomisation est que la navette est aujourd’hui un projet assez mûr pour être lancé à grande échelle. En parallèle, nous développons un projet de bus autonome? Une première expérimentation a eu lieu sur la ligne 393 à Créteil. Ce test est réalisé sur un tronçon de 6km et nous allons désormais y augmenter la vitesse de circulation.

Photo d’ouverture : @matthieu_gouiffes

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